Fabriquer son savon
Fabriquer soi-même son savon permet de contrôler sa composition et le procédé intégral de production. Beaucoup de savons classiques, vendus dans le commerce, contiennent en effet de l’huile de palme, une huile végétale très utilisée dans l’industrie cosmétique pour sa versatilité et son faible coût ; pourtant, l’huile de palme est produite dans des conditions désastreuses pour l’environnement, tant au niveau de la destruction de la biodiversité que dans la protection des espèces animales. Faire son savon chez soi permet donc d’éviter d’encourager la production d’huile de palme.
Le second problème soulevé par les savons du commerce concerne la saponification. La saponification est une réaction chimique permettant la synthèse du savon en transformant un ester en ions carboxylates. Lorsque la saponification est faite à froid, les ingrédients utilisés tels que les huiles végétales ou essentielles, les plantes et pulpes frais ou les laits, ne sont pas chauffés, ce qui permet de préserver leurs principes actifs. Ces derniers, aussi appelés agents actifs, sont responsables de l’efficacité d’un produit ; il est donc essentiel de les conserver pour maximiser les effets du produit. Pourtant, de nombreux savons industriels subissent une saponification à chaud : ce procédé consiste à chauffer les huiles, et il est bien plus rapide, donc privilégié dans l’industrie. Si la fabrication est plus aisée, le produit fini en pâtit cependant : c’est le cas des savons de Marseille et d’Alep produits de façon industrielle, qui perdent une partie de leurs propriétés notamment hydratantes.
Produire son propre savon élimine un troisième problème, celui des composants additionnels. En effet, la majorité des savons du commerce contiennent des parabènes, des agents de synthèse comme l’EDTA (un agent séquestrant) ou des parfums artificiels. Ces éléments risquent d’irriter ou d’assécher la peau.
Les étapes de fabrication du savon
La préparation doit absolument s’effectuer dans un endroit propre et sec. Il est également recommandé de commencer la préparation à proximité d’un point d’eau courante, dans un endroit ventilé, et sur des surfaces autres que l’aluminium, que la soude risque de détruire. Le matériel utilisé doit être dédié à la fabrication du savon : il ne pourra en effet pas être réutilisé pour cuire ou cuisiner des produits alimentaires.
Enfin, le corps se doit d’être également protégé par des lunettes, des gants, un masque et une blouse résistants à la soude – en cas d’urgence, une bouteille de vinaigre à proximité sera utile.
Le matériel nécessaire se compose des éléments suivants :
- Deux casseroles (une de cinq litres et une plus petite) ;
- Une cuillère en bois ;
- Un mixeur ;
- Des moules en plastique ;
- Des contenants en plastique ;
- Une balance de cuisine ;
- Un thermomètre (utile pour la saponification) ;
- Une louche.
Afin de composer un savon parfumé, il faudra également se procurer les éléments suivants :
- 200 g d’huile d’olive ;
- 200 g d’huile de noix de coco ;
- 160 g d’eau ;
- 70 g d’huile de chanvre ;
- 30 g de beurre de karité ;
- 71 g de NaOH (hydroxyde de sodium) ;
- 30 gouttes d’huile essentielle de néroli ;
- 10 gouttes d’huile essentielle de lavande.
Il faut d’abord faire doucement chauffer l’huile de noix de coco au bain-marie, jusqu’à ce qu’elle soit bien fondue. Puis, il faut mélanger tous les ingrédients ensemble, mais attention : ne jamais verser l’eau dans la soude, sous risque de provoquer une explosion. La soude doit toujours être versée délicatement dans l’eau, en petites quantités et toujours en remuant. La préparation peut alors être versée dans les moules, avant de reposer pendant huit semaines dans un endroit frais et sec. Pour une conservation optimale, ce savon sera à faire sécher entre deux utilisations, si possible posé sur une éponge loofah et non pas sur une coupelle qui retient l’humidité.